Les bienfaits environnementaux
Protection et contrôle de l’érosion
La pelouse permet d’agir comme rempart face à l’érosion grâce à son feuillage dense, à son importante biomasse végétale – elle dissipe l’énergie de l’impact des précipitations et diminue le détachement des particules de sol – et grâce à sa grande et dense biomasse racinaire.
Fait saillant : lors de précipitations intenses, les pelouses peuvent retenir jusqu’à 20 fois plus de particules de sol que les sols à nu !
Diminution de la vitesse et du volume de ruissellement
Les surfaces végétales sont perméables ce qui leur permet de retenir, d’absorber et d’infiltrer l’eau, contrairement aux surfaces pavées imperméables. Les pelouses urbaines réduisent les volumes d'eau de pluie qui atteignent le système d'égouts des municipalités qui limitent les surcharges.
Amélioration de la qualité des eaux de pluie
La végétation favorise l'infiltration de l'eau dans le sol et la recharge des nappes phréatiques. De plus, le passage de l’eau à travers le sol, le système racinaire de la pelouse et les microorganismes présents permettent de filtrer et d'épurer naturellement les eaux de pluie, de retenir les éléments minéraux et de décomposer les polluants organiques.
Fait saillant : une pelouse durable permet de diminuer jusqu’à 50 % les pertes en phosphore par ruissellement.
Réduction de la température extérieure et mitigation des îlots de chaleur
On sait depuis longtemps que les végétaux en milieu urbain contribuent à réduire la température ambiante en procurant de l’ombrage ou par leur processus d’évapotranspiration (l’eau libérée dans l’atmosphère par évaporation et par transpiration des plantes). Il en est de même pour les pelouses qui, grâce à ce processus, rejettent de grandes quantités d’eau dans l’atmosphère. La température peut être jusqu’à 14 °C plus basse à la surface d’une pelouse comparativement à des zones pavées (ex. : trottoir et aire de stationnement).
Fait saillant : les pelouses urbaines permettent une économie énergétique et monétaire pouvant atteindre 1,82 $/m2 pour leur effet refroidissant sur la température de l'environnement externe immédiat.
Limitation et réduction de la propagation d’espèces indésirables
Le couvert végétal dense et sain de la pelouse permet de limiter la propagation et l'implantation d’espèces végétales nuisibles pour la santé humaine, telles que l'herbe à poux. Un service important lorsqu’on sait qu’une personne sur 5 au Québec souffre de la rhinite saisonnière (rhume des foins), qui est causée principalement par le pollen de l’herbe à poux.
Fait saillant : une expérience menée à Detroit au Michigan a rapporté près de 15 % de présence d’herbe à poux sur des lots vacants comparativement à moins de 1 % sur des pelouses urbaines.
Limitation de la pollution sonore
Les pelouses absorbent les bruits ambiants au lieu de les réfléchir ou de les amplifier comme c’est le cas sur des surfaces minéralisées et bétonnées. Le résultat, c’est que les pelouses en bonne santé peuvent diminuer la pollution sonore de 30 à 40 % !
Fait saillant : près des autoroutes, les talus de gazon peuvent réduire le bruit de 8 à 10 décibels.
Amélioration de la qualité atmosphérique
Une pelouse saine et durable est un formidable puits de carbone grâce à la densité de son système racinaire, pouvant y séquestrer entre 2,5 et 20 fois plus de carbone qu’un potager ou même qu’un aménagement composé d’arbustes.
Les pelouses peuvent retenir jusqu’à 12 millions de tonnes de poussières provenant de l’atmosphère. De plus, une pelouse saine peut séquestrer près d’une tonne de CO2 par hectare par année grâce au renouvellement des racines et à l’accumulation de la matière organique. La végétation contribue également à intercepter et retenir les poussières dans l’air. En fait, sur une même distance donnée à partir d'une source d'émission de polluants, une végétation haute et dense peut intercepter et retenir environ 90 % des particules de suspension et jusqu'à 50 % pour une pelouse courte. De plus, 0,4 hectare de pelouse peut emmagasiner une tonne de dioxyde de carbone (CO2) et absorber des centaines de kilogrammes de bioxyde de soufre (SO2) par année.
Fait saillant : par le processus de la photosynthèse, une pelouse d’environ 230 m2 produit annuellement assez d’oxygène pour une famille de quatre.
Préservation et accroissement de la biodiversité
En plus des autres bienfaits qu’elle procure, la pelouse durable est un écosystème qui abrite une diversité et une abondance d’organismes vivants (champignons, bactéries, arthropodes, lombrics, etc.) jouant des rôles écologiques importants. La surface de la pelouse peut elle aussi contribuer à l'accroissement de la biodiversité végétale en y intégrant des plantes variées.
Fait saillant : les pelouses abritent une quantité impressionnante d'organismes divers composés de milliards d'insectes, de champignons, de bactéries, de nématodes et autres ; on peut retrouver jusqu'à 200 verres de terre par m2 de pelouse !
La pelouse se divise en trois strates : les parties aériennes, la zone de feutre et le sol. Le feutre est une couche dense constituée de tiges, de feuilles et de racines mortes et vivantes. Une diversité d’organismes se retrouve dans chacune des trois strates et est représentée par différents groupes comme les prédateurs, les phytophages, les décomposeurs, les parasites, etc. Chacun de ces groupes contribue directement ou indirectement au fonctionnement et à la stabilité de l’écosystème. Une pelouse est donc constituée de plantes qui ont des besoins et des limites au même titre que tous les autres végétaux.
En ce qui a trait à la pelouse diversifiée, l’intégration de trèfle par exemple, peut permettre à la pelouse de bien s’implanter dans des milieux peu fertiles en plus d’attirer les insectes pollinisateurs lors de la floraison. Une étude faite par Beye et al. (2022) a permis de constater qu’avec l’augmentation de la couverture florale du trèfle blanc, l’abondance des abeilles augmentait. Les mélanges de pelouse multi-espèces peuvent aussi fournir des ressources aux espèces de bourdons généralistes. En plus de l'abondance florale, la richesse florale est également connue pour augmenter l'abondance des abeilles sauvages et la richesse en espèces.
